02/07/2013

Mérida a-t-elle les qualités requises pour être une princesse Disney ?

J'en ai marre de la testostérone et des Pokémon : on va parler de princesses. Mais pas n'importe lesquelles ! Les princesses Disney, celles qui font pâlir de jalousie les stars féminines des jeux vidéo et de la bandes dessinée, celles qui ont des millions de fans around the world, qui ont des poupées, du maquillage, et des serviettes de plage à leur effigie, qui sont les stars du club VIP de la parade de Disneyland, tout ça.
Dans cet article, je vais mettre en vedette une princesse atypique sur plusieurs aspects : Mérida, la belle et pétillante rousse de l'un des derniers films Pixar. Mais qui a un peu de sang de Disney en elle puisque Mickey a racheté leurs studios en 2006.


Mais avant tout, passons en revue l'histoire de toutes ces beautés en robes à paillettes et aux cheveux bien coiffés afin de comprendre pourquoi elles ont eu autant d'impact sur nous, modeste public.










L'histoire des princesses Disney

En été 1934, Walt Disney impose un ultimatum aux développeurs de son entreprise : jusqu'ici spécialisés dans les courts-métrages avec Mickey et compagnie, il propose de se lancer dans un long-métrage d'animation en couleurs durant plus d'une heure baptisé "Blanche-Neige et les Sept Nains", adapté du conte éponyme des frères Grimm. Si ce projet est un échec, il mettra la clé sous la porte et changera de carrière. 
La nouvelle, faisant énormément de bruit, connaît une avalanche de reproches et de mauvaises critiques : "Quoi ? Un dessin animé aussi long ? Le public va s'ennuyer ferme, cela va être un fiasco total !" Autant dire que les gens et la presse n'étaient ni optimistes, ni prêts à recevoir ce nouveau genre de divertissement sur grand écran. 
Qu'à cela ne tienne. À sa sortie en 1937, le film devient un succès international, et la princesse à la peau pâle couronne le début de la carrière de l'une des plus grandes entreprises de divertissement au monde. C'est ce qui s'appelle familièrement "clouer le bec des gens avec panache".

LIKE A BOSS.

Aujourd'hui encore, "Blanche-Neige et les Sept Nains" fait partie de la liste des dix plus gros succès cinématographiques de tous les temps. Conséquence : Blanche-Neige est et restera au fil des générations un archétype de la féminité pour des milliers de petites filles.

Ce qui explique le succès de Blanche-Neige, c'est surtout la remise au goût du jour de la princesse habituelle des contes de fées, qui était devenu complètement ringarde. C'est à dire qu'on s'éloigne du fameux stéréotype de la jeune fille très jolie mais avec de l'eau tiède dans la boîte crânienne qui passe son temps à se faire kidnapper par des méchants.


Cendrillon "naîtra" 13 ans plus tard, événement qui montrera par la suite que Walt Disney sort des films de princesses quand son entreprise connaît un tournant et/ou quand elle a des difficultés financières. 
Après cela, le premier parc à thème Disneyland fera son apparition en 1955, suivi du 20e long-métrage d'animation "La Belle au Bois Dormant" en 1959. Malheureusement, la princesse Aurore aura beaucoup moins de succès que ses deux prédécesseurs* : Walt Disney, dégoûté et conscient que le film fut un échec commercial, arrêtera de parler de princesses pendant une bonne trentaine d'années.
Cependant, cette décision n'empêchera pas le trio que forment Blanche-Neige, Cendrillon et Aurore de rester bien présentes dans l'imaginaire collectif : le succès de leurs produits dérivés montre que leur popularité n'est pas à remettre en question. Il est à noter aussi que chacun peut se construire un avis sur leurs personnages, où certains voient en ces princesses des bonniches à tout faire, restant passives et ne pouvant vraiment exister que par le biais du prince charmant qui la sauve à la fin.
*oui, moi aussi ça me choque que ce mot soit toujours au masculin.

"Blanche-Neige 2"

Néanmoins, il faut savoir se resituer dans le contexte de l'époque : la femme avait beaucoup moins de liberté qu'aujourd'hui, et c'est avec ces conditions et leurs contraintes que les princesses ont dû forger leur image. Car n'oublions pas que la société est en perpétuelle évolution, et il a bien fallu que ces demoiselles collent à une certaine normalité pour plaire à un public donné. Imaginez si la première princesse avait eu le caractère bien trempé de Raiponce !

Si le film "Cendrillon" se passait en 2010.
(Artiste : Rodolfo Loaiza)

Il faut également prendre en compte le fait que les contes qui ont inspiré ces longs-métrages se lisent autrement que par le biais du premier degré. Car dans ceux-ci, que l'on peut trouver aux premiers abords un peu niais et prévisibles, plein de symboles y sont glissés sous la forme de métaphores, qui nous expliquent le franchissement des différentes étapes de la vie.

Les archétypes de ces histoires servent à délimiter aux enfants les notions morales de bien et de mal, ce qui construira en partie leur bonne conscience pour le reste de leur vie. Les sœurs Javotte et Anastasie représentent la jalousie qu'il peut y avoir au sein d'une fratrie, le physique adolescent de Blanche-Neige est décrit comme une transition physique par sa peau blanche qui renvoie à la pureté enfantine contrastée avec le rouge de ses lèvres qui est la couleur de la sexualité, et Aurore qui se pique le doigt au fuseau faisant saigner celui-ci (le doigt, pas le fuseau) représente le passage à l'âge adulte par le biais... Des règles.

Après le bisou, une petite semaine de patience s'impose (biologiquement parlant).

Voilà pourquoi les films Disney possèdent une universalité sans précédent : leurs histoires peuvent se transmettre de génération en génération sans prendre une seule ride.

Au milieu des années 1980, la firme Disney connaît un nouvel essoufflement et les films ont de moins en moins de succès : la fermeture de l'entreprise est même envisagée ! Mais grâce au nouveau président de la branche du cinéma, Jeffrey Katzenberg, un film de princesses va être produit, ce qui va sauver la franchise : il s'agit de "La Petite Sirène". 
Après ce coup de théâtre, on commence à comprendre la formule gagnante, ce qui fait que les princesses Disney se multiplieront trois fois plus vite que dans le demi-siècle précédent. Mais aborder ce même thème n'est pas synonyme de stagnation : même si toutes gardent un âge proche de la majorité (elles ont généralement entre 16 et 18 ans) pour pouvoir évoquer le sujet du premier amour, on constate notamment une évolution de leurs personnalités et mentalités, qui optent pour un caractère plus entreprenant, actif, dynamique, et qui n'aiment pas rester les bras croisés à ne rien faire.
...Mais bon, cela ne les empêche pas de toujours épouser le prince charmant à la fin du film.

Le paroxysme va parfois jusqu'à la remise en question de leur propre féminité.

Le look des princesses se diversifie beaucoup aussi, afin que toutes les petites filles puissent s'identifier à leurs héroines : Tiana est une princesse afro-américaine, Mulan est asiatique, Pocahontas fait partie d'une tribu indienne, Jasmine est d'origine arabe, Ariel est carrément une sirène -il en faut pour tous les goûts, pensez aux sirènes quand même-... On est maintenant bien loin du monopole de la princesse occidentale blonde aux yeux bleus, ce qui permet d'offrir une gamme d'histoires beaucoup plus riche et des choix de décors et d'univers infinis. Vive les princesses !

Par contre, il faut obligatoirement être belle pour être une princesse. Bon.

Et justement, la dernière princesse à être apparue date de 2012 et se nomme Mérida. Cette princesse sort des sentiers battus car :
-Elle est la première princesse à ne pas avoir de prince charmant qui l'attend à la fin du film
-Elle est la première princesse des studios Pixar
-Elle est le premier personnage principal féminin de Pixar
-Elle est la première princesse à posséder des cheveux roux (c'est à dire orange, pas le rouge vif inhumain d'Ariel)
-Elle est la seule princesse à ne pas chanter dans le film où elle apparaît
-Elle est la première princesse avec des belles bouclettes, mais ça on en reparlera après.









C'est quoi l'histoire de "Rebelle" ?

Ben en fait c'est une fille qu'était belle, puis elle est devenue moche, puis elle est devenue re-belle.

[L'auteur de ce blog a reçu assez de briques dans la tête suite à cette 
vanne pourrie, merci de ne plus apporter votre contribution]

Premièrement, "Rebelle", ce sont des décors qui font jouir nos rétines car les couleurs et les lieux sont juste fantastiques :


Ce qui apparaît normal car l'histoire se déroule dans l'ancienne Ecosse, le pays des kilts et des légendes en tout genre.
Mérida, comme toute fille de sang royal proche de la maturité, se doit de se marier de gré ou de force à un prétendant d'un autre clan. Qu'il soit moche ou non, on s'en fiche. Elle doit se marier et il faut faire avec ce qu'il y a.
Le problème, c'est que cette jeune fille rousse au caractère bien trempé préfère tirer à l'arc et escalader les falaises plutôt que d'attendre son bien-aimé en récitant de la poésie perchée sur un balcon. Sa vie étant dirigée par sa mère depuis sa tendre enfance, elle s'opposera à ses choix en lui lançant par erreur une malédiction... Qui la fera se retrouver malgré elle face à une sombre et ancienne légende.

Voici une petite partie de la sombre et ancienne légende.

La base de l'aventure de "Rebelle" repose sur les feux follets, des petits êtres aux chuchotements envoûtants dont la légende dit qu'ils pourraient nous mener vers le bon ou le mauvais chemin : soit vers un trésor, ou soit vers la mort. Et aussi, ils sont mignons.


Je n'en dis pas plus, ce résumé suffira. En tout cas j'ai beaucoup aimé ce film, Mérida est un personnage très attachant et je vous conseille de le regarder en stream... Euh je veux dire télécharg... Non je veux dire acheter le DVD en grande surface. Voilà.










L'atypique chevelure bouclée de Mérida

Je vous ai dit que j'adorais les bouclettes ? Non ? Eh bien maintenant vous le savez. Et cela explique aussi pourquoi j'aime tant le physique de Mérida : elle est la première princesse Disney à avoir une tignasse indomptable. Des cheveux bouclés, quoi ! 

Et j'adore aussi sa robe mais c'est un détail sans importance. Donc lire ceci ne vous aura servi à rien.

Vu comment j'en parle, on dirait que c'est tout un événement d'avoir affaire à une princesse qui a des cheveux aussi sauvages, mais la réalité n'est pas si lointaine. D'ailleurs on a tendance à le négliger très souvent, mais universellement les cheveux des personnages, à l'instar des vêtements, peuvent refléter tout un tas de caractéristiques qui renseignent sur la personnalité de ceux-ci : le caractère, la classe sociale, les goûts... Et tout cela se joue avec la longueur des cheveux, leur couleur, leur texture, leur volume, l'harmonie de la coiffure, etc.


C'est pour cela que Mérida paraît rebelle dès le premier coup d’œil : ses cheveux ont une couleur vive et chaude, ils sont décoiffés et paraissent incontrôlables, ils ont beaucoup de volume et des milliers de boucles qui partent partout, ce qui présage une personnalité flamboyante. Même les attacher en queue de cheval semble impossible !
En revanche, sa mère Elinor a les cheveux lisses et serrés dans deux nattes sagement arrangées, ce qui créé aussitôt un contraste et nous met sur la voie de "Pourquoi mère et fille ne s'entendent pas".


Mais outre le fait que Mérida est la première princesse rousse-pour-de-vrai-pas-comme-Ariel, elle est aussi la première à avoir une coiffure aussi démente. Par exemple, regardez l'image ci-dessous et osez me dire que vous voyez autre chose que des cheveux lisses ou vaguement ondulés :


Enfin si, à la limite Esmeralda et Tiana ont deux-trois frisures ici et là, mais ce n'est pas une pagaille bouclée : elles sont trop bien coiffées pour ça. Généralement, la texture des cheveux des princesses Disney repose sur un modèle lisse et impeccable, pour l'aspect esthétique et bien sûr, une simplification pour les dessiner.

C'est tout à fait normal d'ailleurs, un dessin animé utilisant les techniques de la 2D serait incapable de refaire les cheveux de Mérida aussi bien que dans son film, et ce pour deux principales raisons : 

-La première, c'est que cela aurait demandé ÉNORMÉMENT de temps pour créer tout ça. Les cheveux peuvent être quelque chose de relativement complexe à animer, et extrêmement longs à dessiner. Tandis que par exemple, des cheveux lisses face au vent suivent un certain modèle de "vague", des cheveux bouclés, c'est une toute autre affaire. Toutes les boucles d'une chevelure interagissent différemment avec l'environnement à cause de leur forme, de leur taille, etc. Donc bonjour le casse-tête.

On dit souvent que les cheveux de Pocahontas sont une entité à part entière, 
car ils sont remarquablement bien animés et presque toujours en mouvement.

-La deuxième, c'est que les moyens techniques pour faire une crinière pareille ne sont apparus que très récemment. Les développeurs ont mis trois ans à créer les logiciels permettant d'animer les cheveux de Mérida, et sa tête ne compte pas moins de 111 700 cheveux pour 1500 bouclettes, et il a fallu six mois pour coller les boucles une à une sur la tête de la princesse écossaise.
Fun fact : si on s'amusait à prendre un lisseur pour défriser Mérida, ses cheveux tomberaient jusqu'au milieu des mollets et feraient environ 1m20 de longueur.

Petite partie du boulot que procure la tignasse de Mérida.

Et encore, ce n'est pas le tout de les modéliser et les fixer un à un sur son crâne, il faut aussi les animer proprement ! Et cela représente un boulot colossal. Par exemple, il a fallu deux mois de travail pour que le rendu des cheveux soit satisfaisant dans cette scène où elle enlève sa cape, qui laisse apparaître le volume total de sa chevelure :


Et toutes ces bouclettes sont d'une importance majeure pour les petites filles. 
En effet, la société occidentale a tendance à préférer afficher des belles femmes avec des cheveux lisses teintés de blond ou de brun dans les magazines. Vous me direz, c'est normal car c'est le type de cheveux le plus commun, tandis qu'il y a seulement 1% de rouquins (c'est pas énorme).
Mais du coup, cette norme sociale se répercute dans les cours de récréation : combien de petites filles avec des cheveux indomptables ou roux se sont faites montrer du doigt par des petits cons leurs petits camarades ?

Mérida, par sa coiffure hors-normes, permet une identification plus facile pour celles-ci et restaure les écarts creusés par les différences de physique. En gros : "Nous sommes toutes belles ! ".

Les couleurs de ce dessin sont ma-gni-fi-ques.
(Artiste : Andythelemon)










La polémique de la princesse Mérida

La plupart d'entre vous n'en ont certainement jamais entendu parler, mais il n'y a pas si longtemps la pauvre Mérida fut l'objet d'un gros coup de gueule de la part des fans de Disney.
Pourtant, tout partait d'une bonne intention. Le 10 Mai 2013, Mérida est officiellement la onzième "vraie princesse Disney pur-sang" aux côtés de Aurore, Cendrillon, Tiana et compagnie. Quelle chance, on reconnaît enfin la personnalité et le charisme de cette première princesse des studios Pixar ! Mais comme Mérida est exclusivement en 3D et que la troupe des Disney-Ladies est en 2D, il faut passer par une transition graphique. Un nouveau design est alors dessiné pour l'occasion.
Sauf qu'une fois son physique dévoilé, oups on a un problème :


Ben... Attendez une minute... Mérida, depuis quand tu te maquilles ? Sacrilège !


Voilà, c'est exactement ce qu'on reproche au dessin officiel. Même s'il est très beau et très bien réalisé, on s'éloigne beaucoup du personnage original de Mérida qui a justement été conçu pour briser les normes de princesses Disney traditionnelles. Et ce qui est bête c'est que sur ce design, plein de détails et de machins ont été ajoutés pour la rendre plus sexy et féminine :
-L'arc et le carquois, normalement indissociables de la jeune fille, passent à la trappe 9 fois sur 10 : ça fait trop garçon manqué
-Les cheveux ont certes du volume, mais paraissent bien coiffés. Ils sont moins frisés et manquent de vie
-Le haut de sa robe permet de voir ses épaules dénudées
-Elle a gagné un peu de poitrine, au passage
-Ses yeux sont plus grands, maquillés et séducteurs
-Sa taille est soulignée
-Les paillettes sur la robe sont de la partie, elle peut servir de boule à facettes avec un bon éclairage
-Une ceinture dorée décorative remplace celle du carquois
-Des dorures et des machins sont ajoutés au bas de la robe pour un aspect plus féminin et luxueux

Apparemment, le changement de style se serait 
fait sous forme de transition comme celle-ci.

Au premier abord, le design ne me dérange pas trop personnellement : que ce soit dans le film ou en dessin, elle reste jolie, et cette nouvelle apparence vient peut-être juste du style du dessinateur. Mais ce qui me gêne, c'est qu'on s'éloigne d'un modèle plus accessible aux petites filles au profit d'un quota de beauté à respecter.
Bref, Mérida passe d'une fille qui en a rien à faire de son physique et qui se prend en main pour changer son destin à... Un piège à mecs. Cela pourrait sous-entendre, en changeant radicalement son apparence, que le modèle original est moins bien que celui qui est présenté actuellement et que toutes les princesses doivent avoir une beauté supérieure à la moyenne ?

Être mignonne ne suffit pas, faut-il carrément être une bombe pour être une princesse Disney ?

Réponse : oui.
(Artiste : Jirka Väätäinen)

Suite à cela, une pétition a été lancée pour montrer que "les gens ne sont pas contents de la nouvelle Mérida". Pas moins de 200 000 signatures ont été récoltées, ce qui a eu le mérite de remonter jusqu'à Disney dont la réaction ne s'est pas faite attendre : son design pailleté a alors été retiré du site officiel. Mais il a été gardé sur les emballages marketing où on l'aperçoit avec les autres princesses, pour qu'elle soit en adéquation avec elles et qu'elle ne ressorte pas trop du lot.

Ouf, elle a manqué de justesse de mettre les pieds dans le petit comité des "No-Princess-Club", là où se regroupent les protagonistes féminins des films Disney qui ruminent leur jalousie et leur haine car elles ne sont pas assez sexy, populaires, n'ont pas de sang royal qui coule dans leurs veines, ou qui ne sont pas fichues de se trouver un vrai prince avec un pedigree.

(Artiste : Mimi-Na)

Le destin de cette jeune rouquine est d'être et de rester marginale : malgré le fait qu'elle soit populaire auprès du public, comme son physique est en écart avec ce qu'on peut appeler communément la "norme Barbie", les goodies à son effigie ont souvent une tête très différente de son faciès original. Encore une fois, le problème vient des cheveux qui sont difficiles à boucler.


En 2014, un nouveau design 2D a été conçu pour répondre davantage aux attentes du grand public. Toutes les paillettes de la robe se sont faites la malle, on l'a démaquillée et décoiffée, et son arc est cette fois bien mis en évidence. Seuls subsistent les motifs sur le bas de la robe et la ceinture un peu ample pour lui donner une allure classe et officielle !











Les anecdotes du film "Rebelle"
(attention, cette rubrique contient quelques spoilers)

Comme je ne sais jamais vraiment comment organiser ce genre d'infos en vrac, eh bien je ne vais pas les organiser, ce qui fait que ce seront... Des infos réellement en vrac.


-A l'origine, 80% du film devait se dérouler en hiver sous la neige. Comme ce ne fut pas le cas, on a pu compter sur Elsa l'année suivante pour apporter un peu de fraîcheur sur nos écrans.

-La plupart des images pour faire la promotion du film sont de toute beauté, et ce n'est pas un scoop. Mais quand on observe attentivement les détails de celles-ci, il est possible de tomber sur des éléments un peu flippants quand on ne s'attend pas du tout à les voir de base :

La sombre et ancienne légende.

Ce qu'il est intéressant de noter, c'est que cette idée que je trouve à la fois super ingénieuse et un peu inquiétante est tirée d'un des concept art du film qui reprend exactement la même idée de rendu.


-Au cours de sa production, le titre du film a beaucoup changé. Bien qu'en 2008 il a été annoncé au public comme s'intitulant "The Bear and the Bow" ("L'ours et l'Arc" en français), il est passé par de nombreuses modifications : "Brave and the Bow" ("Rebelle et l'Arc"), "Bravehair" ("Cheveux Rebelles") ou encore "The Bear King and his daughter" ("Le Roi Ours et sa fille"). Finalement, "Rebelle" c'est très bien, même si je pensais qu'au début, la princesse Mérida se nommait... Rebelle. *soupir*
Encore une fois par le biais de ces titres, notez comme l'arc et les cheveux sont vraiment des caractéristiques importantes chez elle.

-Si on vous le demande, vous seriez incapables de nommer les frères triplés de Mérida, n'est-ce pas ? C'est normal, on entend leurs noms qu'une seule fois dans le film. Le reste du temps, ils sont tout simplement appelés "les triplés" ou "les garçons". Ils se nomment en réalité Harris, Hubert et Hamish. A ma connaissance, il n'y a aucun moyen de les différencier physiquement (sauf si on s'attarde sur les bouclettes, peut-être...).


-Les feux follets bleus du film sont inspirés d'une légende écossaise, qui dit qu'ils mènent vers le bon ou mauvais chemin. Sinon, dans les autres contrées, on dit souvent que ce sont des âmes d'enfants égarées qui veulent que l'on se perde à notre tour. En réalité, ce sont des émanations de méthane à partir de plantes ou de cadavres en décomposition, ce qui explique pourquoi on peut en trouver dans les cimetières, leur donnant cette mauvaise réputation.


-Avez-vous remarqué que deux personnages du film ont des noms spéciaux ? Le seigneur MacIntosh, le chef maigrichon aux cheveux fous, porte le nom des ordinateurs de la marque Apple, en hommage à Steve Jobs. Le seigneur MacGuffin porte un nom qui désigne quelque chose dont on parle tout le temps, mais qu'on a jamais vu. Par exemple dans Pulp Fiction, le contenu de la mallette ne sera jamais vu par le spectateur, mais c'est ce qui met en place tout le film. C'est un prétexte au développement du scénario. Un MacGuffin, quoi.

Quelles belles têtes de vainqueurs.

-[SPOILER] Dans une version préliminaire du scénario de "Rebelle", la fin devait prendre une autre tournure. Alors qu'à la fin actuelle du film Mérida repart sans aucun prince charmant, normalement elle devait tomber sous le charme du fils MacGuffin, un grand timide qui baragouine du patois écossais que personne ne comprend. Mais des restes de cette idée subsistent car lors de la scène de présentation des fils des clans, c'est le seul sur lequel la jeune rousse attarde son regard.










Bonus : Le saviez-vous ?

Le premier long-métrage d'animation, "Blanche-Neige et les sept nains", sorti en 1937, était le film préféré d'Hitler. 

"Blanche-Neige, adaptée à l'écran d'après le conte de Jacob et Wilhelm Grimm, originaires de Hesse, n'est-elle pas l'archétype de la beauté nordique et aryenne issue de la littérature allemande ? Et la sorcière au nez crochu, un symbole de l'esprit malfaisant, donc sûrement juif ?"

Hitler était vraiment fan du film, le visionnant pendant toute la guerre et jusqu'à la fin de ses jours. Il en dessinait même des personnages Disney.
Cependant, Walt Disney, en tant que bon américain, était contre le régime nazi (un peu normal, me direz-vous) et créa un dessin animé à l'allure de propagande où Donald rêve qu'il travaille pour le Führer. Evidemment, cela déçu fortement celui-ci de voir que la personne qu'il admirait le détestait profondément.


Regardez bien tous les détails du décor au début du dessin animé, 
surtout la forme de la maison de Donald...










Pour conclure cet article, répondons quand même à la question qui est posée dans le titre. 

Bien évidemment, Mérida est largement capable d'être une princesse Disney : bien qu'elle soit casse-cou, décoiffée et peu féminine, elle est de sang royal, a des tas de qualités que le spectateur peut admirer, et son film a sa propre fin joyeuse car elle trouve l'amour. Mais ce qui ne colle pas, c'est que tandis que toutes les demoiselles avant elles ont trouvé l'amour hétérosexuel sincère et véritable, elle a préféré se tourner vers l'amour maternel. Il n'y a pas assez de guimauve, quoi. Elsa est un peu dans la même problématique mais comme elle est maquillée et qu'elle chante tout le temps, ça passe.


Sources :
Wikipédia, Carrefour Savoir de Décembre 2012, cet article de Slate.fr, Premiere.fr et Allociné.